lundi 29 mars 2010

Premières déambulations

Avoir le sens de l'orientation est capital quand on veut découvrir une nouvelle ville. Pour Buenos Aires, il y a un petit « truc » indispensable pour tout nouvel arrivant : le « guiate ». Petit guide avec plans de la ville, circuits des bus!!! Le tout, c'est de comprendre comment ça marche!!!
Buenos Aires est une ville immense mais par chance rien n'est vraiment loin de là où j'habite pour le moment, donc je peux faire pas mal de choses à pied. La capitale est quadrillée par de grandes avenues et il ne s'avère pas si compliqué de s'orienter.
Pour ma première vraie ballade dans la ville. Je découvre le quartier appelé Recoleta. Au détour d'une rue, mon hôte, Solène, et moi tombons sur le cimetière de la Recoleta. C'est un peu le Père Lachaise de Buenos Aires.




Tombe d'Evita Peron, épouse de président et véritable idole argentine


les sculptures du cimetières


En le contournant, on trouve la Plaza de Francia et on fait face au musée des Beaux-Arts. Si on poursuit la ballade, on arrive sur un petit parc tout à fait charmant pour prendre un bol d'air, bordé de petits stands où l'on peut trouver des bijoux, des attrape-touristes, voire même des chaussettes. Comme nous sommes attendues, je n'ai pas le temps d'aller au musée mais je garde ça en tête pour la semaine prochaine. La fin d'après-midi se poursuit par la rencontre d'un animateur de la radio Mitre, la deuxième d'Argentine. Fabricio fait des radios-crochets pour une émission et prépare de nouveaux projets pour une radio web, il a un million de choses à raconter après 20 ans de radio ! Ça a été un moment vraiment drôle et sympathique.
19h : l'heure du goûter !!! Je savoure mes premières empanadas !!! Elles sont à la hauteur de leur réputation! Un vrai régal !!!

les empanadas au fromage et aux oignons

Aujourd'hui dimanche, je suis partie à l'assaut de la très célèbre Plaza de Mayo. Elle doit son nom à la Révolution de Mai qui permis l'indépendance de l'Argentine le 25 mai 1810. Elle est également célèbre parce que c'est là où Las Madres (les mères) des disparus de la « guerre sale » tournent en rond une fois par semaine pour réclamer justice. Au bout de cette place, la Casa Rosada, les bureaux de la présidence, est un édifice incontournable de la capitale. Je décide de me cultiver et de faire la visite intérieure. C'est fou comme on a l'impression de visiter un bâtiment européen ! Très chargé en dorures, sculptures et poteries, les salons mettent en avant les personnalités argentines. Rendez-vous sur le balcon d'où les présidents haranguent la foule, il donne directement sur la Plaza de Mayo. Ce sont les gardes civiles (beaucoup moins rigides que les gardes anglais!) qui se chargent de la visite et des quelques explications historiques.

Casa rosada


Plaza de Mayo
Autour de la Plaza, on trouve également la Catedral Metropolitana. Alors pour être franche, à première vue ça ressemble plutôt à un temple grec!!! D'énormes colonnes marquent l'entrée, où brûle une flamme en l'honneur de tous les soldats morts dans les différents conflits argentins. A l'intérieur, repose le corps du Général San Martin, personnage important de l'histoire du pays.
En repartant vers le Microcentro, je tombe sur un tournage de film. Ça me rappelle que je suis dans une capitale...mais franchement je les ai plaint à ce moment-là. Il fait vraiment chaud, et pour une prise de moins d'une minute il leur a fallu au moins 20 minutes de mise en place !!!
Je remonte tranquillement vers l'avenue 9 de Julio, où l'on trouve l'obélisque représentée sur toutes les cartes postales de Buenos Aires. J'avais dans l'idée d'aller au Teatro Colon qui mérite le détour selon le Lonely Planet... pas de bol...il est en travaux et on ne voit strictement rien !!!
Je m'arrête alors pour manger un morceau. C'est l'occasion de goûter au fameux pancho dont l'odeur avait piqué mes narines le premier matin. Verdict : je n'ai pas trop aimé ! Ça ne vaut pas le bon hot-dog américain! Le pain est trop sucré et les saucisses beaucoup trop chimiques à mon goût. Au moins, j'ai tenté !!!
Sur le chemin du retour, je fais la connaissance d'Eduardo. Un monsieur d'un soixantaine d'année qui pensait que j'étais perdue. On fait un bout de chemin ensemble et il me propose de prendre un café. J'apprends que c'est un marin reconverti en danseur de tango « El tigre » est son nom de scène. Après le café, il continue la visite touristique par le Teatro Martin et m'explique où il faut que je cherche la programmation pour voir des spectacles, me parle du quartier San Telmo où il faut que j'aille pour voir du « vrai » tango, m'invite même à aller le voir danser dans la semaine. Comptez sur moi pour vous raconter si j'y vais !
J'adore ces flâneries touristiques, je peux prendre tranquillement la température de la ville. Et puis cette rencontre fortuite avec « el tigre » a vraiment été une belle surprise. Je ne sais pas si en France je me serais laissée promener par un vieux monsieur, mais je ne regrette pas de l'avoir suivi en cette fin journée.

samedi 27 mars 2010

Premières odeurs, premières sensations

Difficile de retranscrire par des mots les premiers pas dans un nouveau pays. Qu'est-ce qui peut submerger un nouvel arrivant en terre inconnue?

Pour commencer, au moment où l'avion se pose sur la piste de Buenos Aires, c'est un flot d'émotions diverses qui m'envahit : un genre de « tu l'as bien cherché, maintenant faut descendre de l'avion », de « c'est hallucinant mais ça y est j'y suis! », un mélange d'excitation et d'appréhension.

Dès que je mets un pied hors de l'aéroport, je comprends que je suis en Amérique Latine : les odeurs, le bruit, la chaleur et les taxis qui vous interpellent et vous proposent leurs services. Et puis, c'est l'espagnol que je retrouve avec beaucoup de joie. Cette langue qui sonne si bien à mes oreilles.

Je sors alors mes lunettes de soleil, j'enlève mes chaussettes, mon pull, je relève mon pantalon...je suis en Argentine et c'est encore l'été!!! Un sourire ironique se dessine malgré moi sur mes lèvres...

Je fais la connaissance d'un  taxista  qui s'appelle Corte et me propose d'appeler un de mes hôtes pour savoir s'ils sont bien en route pour venir me chercher. Je renoue alors avec la gentillesse des latinos, toujours prêts à rendre service... enfin surtout les hommes envers les demoiselles...Ne jamais oublier que je suis en pays « macho »!!!

Après une petite demi-heure d'attente, je retrouve mes hôtes et nous voilà dans un taxi roulant à très vive allure (non maman je n'ai pas mis ma ceinture...parce qu'il n'y en a pas!) en direction du centre de Buenos Aires.

Il est 19h30, un peu plus d'une journée après mon départ de France, j'arrive à destination : calle (à prononcer « caché ») Azcuenaga, dans l'appartement où je vais rester une dizaine de jours avant de partir dans mes petites fermes. C'est avec une cuillère de dulce de leche, généreusement servie par mon ami Athy, que je fête mon arrivée dans ce pays ! Pour tout vous dire, le dulce de leche, c'est un genre de caramel mou que l'on tartine un peu comme du Nutella. C'est loin d'être mauvais...pourtant je comprends très vite qu'il ne faudra pas abuser de cette petite douceur !!!

Jeudi matin. Les yeux à peine ouverts, j'esquisse un sourire intérieur : ma p'tite Noëmie, tu ne rêves pas, tu as bien traversé l'Atlantique, tu es bien en Argentine ! Pas évident à réaliser, il faut maintenant que j'atterrisse mentalement.

Déjà, la rue est en pleine effervescence. Klaxons, conversations d'un trottoir à l'autre et circulation finissent de me réveiller et piquent ma curiosité. J'ouvre la fenêtre et je découvre des files de voitures et camions « embouteillés » et s'impatienter. Une odeur monte alors de la rue : une odeur chaude, de friture ; ça vient du petit « kiosque » d'en bas qui fait des  empanadas (genre de beignet salés typique de l'Argentine) et des panchos comprenez hot-dogs. Prochaine étape : goûter aux spécialités locales!

En résumé, les toutes premières sensations  porteñas ( porteño = habitant de Buenos Aires) sont plutôt encourageantes et agréables ; je renoue avec ce qui m'avait fait aimer l'Amérique Latine il y a 13 ans.



Impressions à confirmer ou non par la suite, mais ça, je vous le conte au prochain épisode...


Ce que j'ai vu ce jeudi matin en me réveillant!!!

vendredi 19 mars 2010

¿¿¿Por dónde pasaré???

Un jour, j'ai dit "Je pars en Argentine"!
Certes...mais pour quoi faire à vrai dire???
Peut-être connaissez-vous le WWOOFing??? Pour ceux qui ne connaissent pas c'est un réseau international de fermes qui pratiquent une agriculture biodynamique et écologique. En échange de quelques heures par jour de travaux, les bénévoles sont nourris et logés.
Je n'ai rien d'une petite fermière, on est bien d'accord...mais c'est un véritable retour aux sources, aux choses simples qui m'anime. De plus, c'est aussi l'occasion de renconter des gens, autochtones ou voyageurs comme moi, d'apprendre...
A l'heure actuelle, voici le parcours pour les 3 premiers mois de mon expérience en Argentine :
Mendoza (terres viticoles de l'ouest argentin) en avril, Province de Buenos Aires (à la frontière de la mytique Pampa) en mai, San Juan (sur les flancs de Cordillère des Andes) en juin.

Voilà, l'idée est de me promener, de découvrir, de rencontrer l'Argentine et les Argentins les premiers temps.
Pour les mois qui suivent, et bien, suivant le coup de coeur pour une ville, j'y poserai mes valises!!!!

mardi 16 mars 2010

Insoumission

"On ne peut pas accepter de ramper quand on sent l'envie de voler" (Helen Keller).
Se conformer à une situation en dessous de mes espérances n'est pas dans mes cordes! Certains diront que j'avais tout pour être heureuse : une vie plutôt agréable sur Nantes, un boulot sympa, des amis, la famille pas très loin. Ce n'est pas faux! Mais que faire quand au plus profond de soi on sent que tout ceci ne nous rend pas heureux ? Se résigner et faire profil bas en se disant que ce n'est pas si mal ?
Pour moi c'est impossible! Je nourris plus ou moins secrètement l'envie de voler vers de nouveaux horizons. Je ne veux pas ramper dans ma propre vie, je veux lui donner des ailes. Je ne peux accepter de me soumettre à un compromis d'une vie "pas si mal".
Depuis le jour où je parle de mon départ, de ce voyage, j'entends tout : qu'il faut avoir des c*******, que ça ne doit pas être facile de tout laisser (ses amis, sa famille, son confort, sa sécurité), qu'à bientôt 30 ans je devrais surtout penser à m'installer, me caser, faire ma vie quoi!!!
Et si en fait, c'était plus difficile pour moi de ramper dans un quotidien qui ne me satisfait pas ?
Ce voyage peut sembler être, aux yeux de certains, un caprice de trentenaire en mal de pérégrinations...et pourtant c'est bien plus que ça, voire même très différent : c'est le sentiment profond, l'intime conviction, que par ce voyage je prends un nouvel envol, que je suis totalement dans mes cordes, que je fais en sorte que mes espérances deviennent une réalité.

vendredi 12 mars 2010

Pensée du soir

Gilbert Kaplan, homme d'affaire américain et journaliste a dit ceci :
"Il vaut mieux savoir que l'on a osé vivre ses rêves, plutôt que de vivre dans la léthargie des regrets".
Cette petite phrase, jetée l'air de rien, me réconforte dans ces moments où je me demande pourquoi je fais tout ça, pourquoi je me sépare de tellement de choses et gens que j'aime ou apprécie, pourquoi j'ai besoin d'aller au bout du monde toute seule...
Tout simplement parce que c'est un rêve. Peu importe ce que j'y trouve finalement, je préfère aller voir et vivre mon rêve, plutôt que de rester ici et de le fantasmer.

lundi 8 mars 2010

Un départ tant attendu

Après de longs mois à en parler, à le fantasmer, à essayer de l'imaginer, à m'en effrayer, le départ a enfin une date : mardi 23 mars 2010.
Étrange sensation au moment où il faut tout bêtement donner son numéro de carte bancaire... ça commence par les mains qui tremblent, puis un frisson dans le dos, puis une petite bouffée de chaleur... parce qu'au final c'est bien plus qu'un paiement sécurisé, c'est le billet pour l'inconnu!
Je sens l'adrénaline, qui tranquillement, mais très certainement, grimpe, me surprend la nuit. Ce n'est pas de la peur, bien au contraire! C'est la certitude que je touche du bout des doigts une des plus fascinantes expériences de ma vie.