samedi 26 juin 2010

San Marcos Sierras, un voyage inattendu – 18 juin

Un périple comme celui auquel je me prête réserve d'excellentes surprises comme celles que j'ai déjà contées, et puis d'autres un peu moins bonnes. Après presque trois mois sans encombres, il fallait bien qu'une mésaventure pointe le bout de son nez. Oh, en y pensant, rien de bien grave finalement mais ça mérite un petit chapitre.
Après mon week-end footballistique à Córdoba, je suis partie en direction de mon troisième lieu de wwoofing. J'avais prévu de partir tôt lundi matin et  Adrian, mon hôte, devait me réveiller vers 8h. Mais en retrouvant Morphée à 3h du matin, nous n'émergeons finalement qu'à 10h30. Les valises étaient prêtes, heureusement. Je saute dans mes vêtements, « siffle » un maté et avale un criollo (une sorte de petit pain qui accompagne très bien le maté), et attrape un taxi, direction la gare routière.
Au guichet, je demande un ticket pour San Marcos Sierras. Pas de chance, le seul bus qui se rend dans ce petit village des montagnes de Córdoba, est parti à 9h30. Il n'y en aura pas d'autre... Un mauvais pressentiment pointe alors le bout de son nez. Il faut réagir! Quel est le point de chute le plus proche, et comment relier les deux. Il y a bien un bus qui se rend à Cruz del Eje, et de là, je peux prendre un autre bus pour mon petit village. Départ à 12h45, le voyage dure trois  heures. Et à vrai dire, cette fois, j'ai senti les heures passer. Le bus grimpe, s'arrête, redémarre... un ballet incessant de passagers réchauffe le siège à ma droite.
J'ai comme un petit pincement au cœur en admirant le paysage que je traverse. Les sierras ressemblent beaucoup à celles que je traversais treize années plus tôt quand j'étais au Mexique et que le week-end nous gagnions le ranch pour prendre l'air et retrouver les autres membres de la famille avec qui je vivais. Je me dis que j'ai une chance inouïe d'admirer ces paysages...je pense à mes parents qui m'ont donné le goût d'aller au bout de mes rêves.
Vers 16h15, j'arrive enfin à Cruz del Eje. Je coure vers le guichet pour prendre le plus rapidement possible un bus qui va à San Marcos. Je viens juste de le rater m'annonce gentiment l'hôtesse au guichet. Et oui, nous sommes arrivés avec une demi-heure de retard, je vais devoir attendre jusqu'à 18h15. Cette hôtesse me propose de lui laisser mes bagages pour faire un tour. Il ne semble pas y avoir grand chose à faire mais j'accepte. Dans ce petit village, les voitures côtoient les charrettes tirées par des chevaux. C'est le seul divertissement dont je peux profiter à loisir sur le quai de la gare!  A mon retour, je discute un peu avec cette même jeune femme. Et là, je m'effraie un peu quand elle me dit que le village de San Marcos n'a que des chemins de terre, ne connaît pas l'asphalte. Je me demande alors dans quel endroit je vais atterrir, y aura-t-il internet ? 

A 18h30, mon bus arrive et là, quand j'aperçois l'engin, je n'en crois pas mes yeux. Le bus est plus vieux que ma grand-mère et le bruit du moteur ne m'inspire pas vraiment confiance. La porte du bus, qui ne ferme pas, est si petite que je galère pour monter mes valises. Je m'installe tant bien que mal et hop, l'engin démarre. Me voilà partie en direction de San Marcos Sierras. A mi chemin, le bus est arrêté par un barrage de police. Le chauffeur doit présenter ses papiers, descendre du bus... et 20 minutes plus tard, nous repartons. Le bruit du moteur et la chaleur moite du bus me donne un peu mal au cœur et je commence à être fatiguée de la journée. Quelques kilomètres après le barrage, le bus tourne à gauche et je n'en crois tout simplement pas mes yeux. Finie l'asphalte, nous roulons sur les chemins de terre dont on m'avait parlé plus tôt. Je ne vois pas une habitation à l'horizon et pourtant des gens montent et descendent...Il y a donc de la vie dans le coin !!! J'arrive enfin à San Marcos Sierras, et il fait nuit. Pas un chat dans le village, et pas l'ombre d'une cabine téléphonique. J'ai le numéro d'un taxi mais sans téléphone, ça me paraît compliqué. A ce moment-là, je ne suis pas très rassurée. Je peste un instant contre moi et mes envies farfelues... Une seconde de mélancolie en pensant à ma vie nantaise, puis je réalise que je suis en train de vivre un des ces moments qui me feront beaucoup rire quand j'y repenserai, plus tard. 
Je me reprends et fais le tour de la place en quête d'un remis (c'est un taxi, mais on ne le hèle pas, il faut lui passer un coup de fil). Je traîne mes valises tant bien que mal dans la poussière et parviens à un petit kiosque où je découvre avec joie l'inscription parada de remises (arrêt de remis)! Youpi, je suis sauvée! Justement, celui d'Alberto est libre. Je lui indique l'endroit où je me rends. A priori, la réserve d'Hugo est connue dans le village. Alberto m'annonce le tarif du trajet : 60 pesos (10 euros) pour les 9 kilomètres à parcourir. Bougre...c'est cher en comparaison des taxis en ville...mais que voulez-vous ils ont le monopole et moi juste l'envie de me mettre sous la couette!
Nous voilà en route pour la Reserva de Tres Piletas. Le trajet est, disons, intéressant. Il fait nuit noire et je n'ai aucune idée de la direction que prend Alberto. Je peux juste sentir les secousses des cailloux. En collant le nez à la fenêtre, je profite néanmoins d'un ciel merveilleusement étoilé, chose impossible à voir en ville! Je n'imaginais tout simplement qu'il y avait autant d'étoiles au-dessus de nos têtes...
Après presqu'une demi-heure de voyage, nous franchissons l'entrée de la réserve. Et là, panique à bord...pas l'ombre d'une maison, pas une lumière, juste des chiens qui aboient furieusement. Par chance, Alberto ne veut pas me laisser sans savoir s'il y a bien quelqu'un. Enfin, une maison... mais personne à l'intérieur et la porte est fermée par un cadenas. Je re-panique...tout sourire bien évidemment, je suis une aventurière ou pas?!
Et puis un miracle se produit, la maison s'éclaire d'elle-même et j'aperçois quelqu'un courir en notre direction. Je suis sauvée pour la deuxième fois de la journée! Quel soulagement!
Sara m'accueille avec milles excuses, me disant que le moteur avait cessé de fonctionné et qu'elle n'avait plus de lumière (à ce moment, je n'ai pas bien compris le rapport moteur / lumière mais je le découvrirai quelques minutes plus tard).
Il fait un froid de gueux ce soir du 14 juin...pourvu que le chauffage existe...
tenue pour une première nuit un peu fraîche!
 ps : spéciale dédicace à ma grand-mère qui a tricoté guêtres, mitaines et écharpes et sans lesquelles je serai morte de froid!!!!

1 commentaire:

  1. le rapport moteur et lumiere , c est parce que ils ont un groupe electrogene? n est ce pas!! bise ma niece et take care!!!

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