mardi 8 juin 2010

Un express pour l'Uruguay s'il vous plaît!


Parce qu'en dehors de la biodynamique il se passe des choses extraordinaires ici, je vais
vous raconter ma journée de vendredi 28 mai. C'est à la fois comique et déroutant !
Pour circuler en Argentine, en tant que résident européen, un visa touriste suffit pour les trois premiers mois. Ensuite, il faut sortir du pays ou aller au service d'immigration à Buenos Aires Capital pour demander une prolongation. Kajsa, une suédoise qui est également à la ferme à Giles, "arrivait à expiration" fin mai, et moi, « j'expirais » mi-juin mais au moment où j'aurais dû sortir du pays ou demander la prolongation, je serai à Córdoba plus au nord du pays. Il fallait donc que je fasse ma demande en avance...Tout ça pour rester légalement dans le pays et ne pas vivre hors-la loi!

Vendredi 28 mai:
Lever 5H30 et départ pour Giles à 6H15. 
De San Andres de Giles, il faut prendre un premier bus qui nous emmène, en 40 min, à Lujan. Le prochain départ de Lujan pour Capital est à 8h. Autant dire que Kajsa et moi ne faisions pas très couleur locale sur le quai!
Comptez deux heures pour arriver dans le centre de Buenos Aires, un enfer pour les automobilistes cette ville... Ah ils peuvent râler les Parisiens!!! Histoire de se réveiller un peu, on s'autorise un petit café et direction le port, où se trouve le service d'immigration. Pas question de prendre le métro ni un taxi à cette heure-ci, nous préférons marcher. Après un peu plus d'une heure de marche, une quinzaine de piropos (façon peu élégante que les hommes ont de vous faire remarquer qu'ils vous trouvent pas mal!), nous voilà arrivées à migraciones. Bien sûr, nous nous empressons de demander où se trouve le service pour la prolongation du visa. On nous oriente plus ou moins aimablement (en tant que française, j'ai l'habitude que l'administration ne soit qu'à moitié aimable...). La file d'attente est assez longue mais Kajsa et moi décidons de prendre notre mal en patience. Au bout d'une demi-heure, enfin arrivées à la porte du bâtiment, nous demandons à l'agent de police si nous sommes au bon endroit et comment il faut procéder, vers quel guichet aller. Il nous indique une jeune fille à l'entrée qui nous donnera toutes les informations. Trépignant « légèrement » d'impatience, nous parvenons à la fameuse jeune fille dont on nous a parlé une demi-heure auparavant. Et là, LE DRAME : nous lui disons ce que nous avions demandé déjà deux fois, c'est-à-dire vers quel guichet nous devons aller pour la prolongation et elle nous annonce l'air de rien qu'il est trop tard parce que le service ferme à 11H30 et qu'il faut revenir lundi ; ce qui bien sûr ne nous est pas possible. J'ai bien tenté de lui faire comprendre qu'on ne pouvait pas revenir, que le visa de Kajsa expirait le lendemain...bref j'ai essayé tous les « trucs » possibles, elle n'a rien voulu savoir. Alors, au culot, nous lui avons demandé combien coûtait la prolongation et combien coûtait l'amende pour visa expiré au moment de sortir du pays. 
La première vaut 300 pesos (soit 60 euros), la deuxième coûte entre 300 et 600 pesos. Je ne sais pas vous, mais à nous ça nous a paru complètement abruti de mettre le même prix pour le visa et l'amende, ça n'encourage pas réellement les gens à rester dans la légalité!!!


A ce moment là, il est 12h30 à peu près... A quelques pas d' Imigraciones se trouve la station portuaire du Buquebus, le bateau qui vous emmène en Uruguay. Sans y penser 2


fois, nous courons vers le Buquebus pour voir si nous pouvons faire l'aller-retour dans la journée (nous devions retrouver Lydia et Eduardo, les propriétaires de la ferme, à 19h


pour une conférence).

Au guichet, l'hôte paraît complètement déconcerté quand je lui annonce que je veux partir au prochain bateau à 14h et rentrer au plus tôt c'est-à-dire avec celui de 16h30. Il
m'explique gentiment que je ne vais rien voir de Colonia, alors je lui répond que je ne vais pas pour faire du tourisme, mais que j'ai juste besoin du tampon d'entrée et sortie du

pays!!! L'aller-retour nous coûtera chacune 326 pesos, moins que l'amende et 4 euros plus


cher que le visa!!!

A 14h, nous étions dans le bateau. J'ai été environ 30 minutes en Uruguay avant de
remonter dans le deuxième bateau. A 17h30, nous accostions à Buenos Aires, j'avais mon nouveau tampon d'entrée, valable pour trois mois. Le temps de sauter dans un taxi, de traverser la ville pour arriver pile à 19h à la conférence!



Résultat, ni shopping ni lèche-vitrine à Buenos Aires comme nous avions prévu de le faire
après migraciones. Du bus, du bateau, du taxi (complètement taré le chauffeur mais ça

c'est une autre histoire), de la voiture (j'ai presque eu envie de prier tellement Eduardo

conduit mal)!!!


A minuit, nous étions de retour à la ferme et j'ai juste eu l'impression que j'ai rêvé cette journée! Mais quand je regarde mon passeport, aucun doute, j'ai bien mis un doigt de pied en Uruguay!!!

2 commentaires:

  1. Un petit coucou de France! Quelle épopée mais quel stress! C'est bon, maintenant, tu es dans la légalité, ne me dis pas que tu recommences dans 3 mois???
    Bisous, Sabrina.

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  2. Parce que tu croyais, toi, Noëmie "la poissarde" que tu passerais la journée comme tu l'avais envisagée... allons, voyons !
    Ca aurait un rêve en effet, sit ça s'était passé comme tu l'avais envisagé !
    Enfin, ce qu'on peut en retirer, c'est que tu deviens une reine de la débrouille !
    Gros bisous,
    Take care, and we miss U.
    Benoît

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