mardi 31 août 2010

Au cœur du Mexique colonial : Guadalajara, chapitre 1

A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je suis à l'aéroport de Mexico – lundi 30 août 23h. Assise en face d'un « Taco Inn », un genre de Mac Do du tacos, je vais attendre les six prochaines heures avant de décoller pour ma nouvelle destination : le Pérou.



Néanmoins, n'allons pas plus vite que la musique, je vais d'abord revenir sur les deux dernières semaines au pays des piments et des mariachis.

Sculpture de mariachi - Tlaquepaque


Mardi 17 août, j'ai traversé la Mer de Cortes, connue sous le nom de Golf de Californie, pour rejoindre l'intérieur du Mexique. Après avoir bien profité des plages et paysages désertiques de la Basse Californie, j'ai choisi de découvrir le Mexique colonial et parfaire ainsi ma culture hispanoaméricaine. Première étape : Guadalajara, Etat du Jalisco.
Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas ce que je vais découvrir en descendant de l'avion. Destination choisie un peu au hasard, Guadalajara fait partie de ces villes mexicaines connues pour leur architecture coloniale et pour leur rôle dans l'Indépendance du pays – d'ailleurs ici, comme dans la majorité des pays d'Amérique Latine, on fête le bicentenaire de l'Indépendance, en ce qui concerne le Mexique ce sera le 16 septembre prochain.

Direction ma nouvelle maison. Encore une fois, je suis accueillie par un couchsurfeur, Luis, et sa famille. Je me sens toute de suite à l'aise et Luis y est pour beaucoup. Le temps de prendre une douche et me voilà partie en visite guidée! Premier contact avec la ville qui se fait, comme très souvent au Mexique, autour d'un repas. Pour changer des spécialités mexicaines, nous déjeunerons dans un petit bistrot qui me fait légèrement penser à la France. C'est loin d'être désagréable après un mois de fritures, tortillas et frijoles ! Un moment privilégié pour faire connaissance avec mon nouvel hôte.

Nous poursuivons la visite par un balade dans le centre historique et Luis prend le temps de m'expliquer comment fonctionnent les transports en commun, ce qu'il faut que je visite, les bons endroits où prendre un verre, où déjeuner. Bref, un aperçu de ce que je peux faire durant cette semaine.

De retour à la maison, je fais la connaissance de Claudia, la sœur, puis de Gloria la maman. Je suis accueillie très chaleureusement comme si j'étais une amie de longue date. A peine rentrée du travail, Gloria prépare le dîner pour tout le monde, moi y compris. Il faut que j'apporte une précision avant toute chose : quand vous faites du couchsurfing, c'est normalement juste un canapé que l'on vous offre. Mais dans cette famille, Luis ne m'a pas laissée faire des courses. J'ai à disposition tout ce que le réfrigérateur peut offrir! Générosité que je vais mesurer chaque jour un peu plus quand je trouverai mon petit déjeuner sur la table et mon déjeuner dans le réfrigérateur!

Ravie de cette première journée, je m'endors paisiblement, rêvant à ce que j'ai déjà eu la chance de voir et vivre tout comme aux surprises que me réservent encore ces Déambulations.

Visiter le Mexique colonial signifie visiter beaucoup d'églises, de cathédrales et de temples. On n'y échappe pas. On peut être parfois un peu déçu, parfois agréablement surpris. Pour être franche, c'est un peu ce qui s'est passé pour moi. La cathédrale tant réputée ne m'a pas émue mais une petite église au coin d'une rue m'a émerveillée. Ne vous fiez pas toujours à ce qu'écrivent les guides touristiques ! Néanmoins, après quelques 3 ou 4 églises dans la matinée, j'ai eu mon compte. La veille, nous avions marché jusqu'à l'Hospicio Cabañas, bâtisse classée au Patrimoine de l'Humanité pour les fresques de Orozco qui ornent l'immense chapelle d'entrée, et avions eu la surprise de découvrir un marché temporaire d'artisanat mexicain, principalement de Jalisco, Michoacan et Oaxaca. Je suis fascinée par les couleurs de l'artisanat. Les tenues de ces femmes, les chapeaux des hommes huicholes, leur habilité à enfiler des petites perles et à leur donner vie m'ont complètement subjuguée, notamment cette coccinelle ou bochito de VW que trois hommes sont en train de complètement recouvrir de shakiras – c'est le nom qu'on donne aux perles, à l'occasion du bicentenaire. Une œuvre majestueuse de patience et de créativité. 

Femme huichol fabriquant des bijoux à base de perles

chapeau huichol orné de plumes et de shakiras

Arrière de la coccinelle

C'est aussi sur ce marché que je vais comprendre que les indiens ne sont pas des animaux que je pourrais mitrailler sous prétexte que je suis en admiration devant leur travail. Une  femme me fait gentiment mais fermement remarquer que je peux prendre des photos mais que ce serait bien que j'achète un petit quelque chose aussi pour les aider. Il faut savoir qu'en général je demande la permission quand je veux un portrait, ou alors, je prends les gens à distance mais cette fois-ci, emportée par l'enthousiasme, j'ai oublié d'être polie et me suis faite remettre à ma place ! Ça me servira de leçon !!!

Les visites vont se suivre le lendemain avec les incroyables et sanglantes fresques du célèbre peintre "muraliste" originaire de Guadalajara, José Clemente Orozco. Pour mémoire, on compte trois célèbre muralistas au Mexique : le communiste Diego Rivera (époux de Frida Khalo), le socialiste Siqueiros et l'humaniste fasciné par la Conquista et la Révolution, Orozco. Des œuvres magistrales ornent le palais du gouvernement, l'Hospicio Cabañas et vous font froid dans le dos. J'ai suivi une visite guidée des plus drôles et intéressantes sur la technique de la perspective d'Orozco et suis repartie un poil plus intelligente qu'à l'arrivée!

gigantesque fresque dans la coupole du palais du gouvernement

J'ai un aveu à faire : je ne suis pas une de ces touristes à l'agenda surbookée avant d'arriver dans un nouveau lieu. Il faut dire que je ne suis pas pressée par le temps non plus ! J'aime prendre le temps de flâner dans les rues, de m'asseoir sur une place et sentir comment bouge une ville, regarder les gens... Par conséquent, il est un peu difficile de raconter précisément ce que j'ai vu et fait...je me suis baladée quoi!!!


Sur le marché San Juan de Dios, des couleurs et des saveurs

des chapeaux, des chapeaux et encore des chapeaux...j'suis fan

Quoiqu'il en soit, ce jeudi-là, en sortant de l'Hospicio Cabañas, je vais à nouveau faire une rencontre surprenante. Le serveur de la brasserie où je déjeunais a entamé la conversation, et comme il terminait son service en même temps que moi, mon assiette, il m'a proposé d'aller prendre un café. Allons-y! Grand voyageur, il a parcouru le continent américain pendant un an et demi...bref il a beaucoup de choses à raconter et c'était chouette de l'écouter. Mais je vous ai dit que la rencontre avait été surprenante et des histoires de voyage j'en ai déjà entendu. Alors pourquoi surprenante ? Parce qu'à peine deux heures après avoir fait connaissance, cet intrépide a voulu goûter au baiser français. Et puis quoi encore?!! Je n'ai pas été envoyée par l'ambassade de France pour donner des cours !!! Non mais?!! J'ai donc coupé court à toute tentative de sa part et ai pris, poliment, mes jambes à mon cou...

Vous pouvez vous faire promener en carriole...

Les jours suivants, j'ai continué mes visites de la ville : musées, expos, places, fontaines... En parlant de fontaine, il y en a une  qui m'a bien faite rire, tellement elle représente l'empressement et le manque d'organisation caractéristique du Mexique, c'est celle où la tête du dieu Quetzalcoatl a dû être installée à côté du corps puisque les calculs ayant été mal faits, le corps ne pouvait supporter le poids!!!
Le vendredi soir a été un grand soir parce qu'après un dîner indien, encore plus épicé que le plus épicé des plats mexicains (et pourtant je ne suis pas une chochotte!), Luis m'a emmené dans une mezcaleria, un bar où on ne sert que du mezcal, vous savez cet alcool, souvent confondu avec le Tequila, dont la bouteille renferme un petit ver hallucinogène... Le bar porte le doux nom de Pare de Sufrir (Arrête de souffrir), et je peux vous dire qu'après deux verres, seul votre œsophage souffre ! La musique est extraordinaire : des remix de grands tubes version cumbia (she's a maniac en cumbia, c'est très fort!), des vieux morceaux de hip hop, de la Norteña... ça transpire le Mexique et c'est excellent!

Je vous disais quelques lignes au-dessus que la famille de Luis m'a accueillie comme une vieille connaissance. J'ai pu le constater à nouveau le dimanche quand tout le monde a décidé de m'emmener visiter Tlaquepaque, une petite ville aux allures de village à quelques kilomètres de Guadalajara. Par chance, nous sommes tombés sur une bénédiction de la Vierge de Zapopan, la vierge protectrice vénérée dans l'Etat du Jalisco. La ferveur religieuse des mexicains me surprendra toujours.

Lundi est un grand jour : je pars à TEQUILA!!!!!!! C'eut été un comble de partir du Jalisco sans connaître ce village qui a donné son nom à cette boisson mondialement connue et protégée par une AOC. Seuls les alcools fabriqués dans trois Etats du Mexique et à partir de l'agave bleue peuvent s'appeler Tequila. Là, je n'ai pas le choix, si je veux visiter une distillerie, il faut le faire avec un guide. C'est donc à bord d'un petit bus en forme de bouteille de Tequila (on n'arrête pas les clichés!) que je vais découvrir les anciennes fabriques, l'histoire de la fabrication, comment on distille l'agave bleue, les différentes dénominations (blanco, joven, añejo, extra-añejo...). J'suis incollable désormais! Le tout se termine évidemment par une dégustation des breuvages...ça secoue un peu à 15h sous un soleil de plomb mais ça vous met du baume au cœur!

les champs d'agaves bleus

Vieilli en fût de bois, comme un bon vin

C'est sur cette note pittoresque que j'achève ma visite du Jalisco, puisque le mardi est consacré à la lessive et à l'organisation de ma dernière semaine.

Je quitte la maison de Luis un peu à reculons, tellement j'y ai été bien accueillie. J'ai reçu beaucoup d'amitié de la part de cette famille qui m'a ouvert non seulement les portes de sa maison mais surtout son cœur. A peine partie, les conversations du soir sur le balcon avec Gloria me manquent.

En fait, si je veux raconter toute la vérité et rien que la vérité (dites je l'jure!), chaque départ est difficile. Je m'attache aux gens que je rencontre et même si je sais que l'aventure se poursuit et que de nouvelles rencontres vont venir enrichir mes déambulations, le moment du départ est chaque fois douloureux.

malheureusement, je n'irai pas en coccinelle à Querétaro!
Allez, c'est parti...direction une autre ville de la Route de l'Indépendance, autre région marquée par l'époque coloniale : Santiago de Querétaro.

vendredi 20 août 2010

Entre désert et mer, une escale en Basse Californie Sud.

Entre désert et mer, une escale en Basse Californie Sud.
Après 4 semaines en Basse Californie Nord, il est temps de refermer le chapitre « retrouvailles » et de partir à la découverte d'une nouvelle région. En route pour La Paz ! A ne pas confondre avec la capitale de Bolivie !!!

Petite anecdote qui a son importance : le vol Tijuana – La Paz est arrivé avec 45 minutes de retard. J'ai voyagé avec la compagnie Volaris qui mise toute sa communication sur la ponctualité. Il y a donc une clause de contrat qui s'appelle la Garantie de Ponctualité. Si l'avion arrive avec plus de 30 minutes de retard, on vous rembourse de 50 à 100% votre billet, selon les conditions d'achat. Après avoir appelé 5 fois, oui par contre il ne faut pas lâcher le morceau, j'ai fait valoir ma garantie et la compagnie m'a remboursée 75% de mon billet en crédit électronique...ça tombe bien...faut que j'achète mon billet pour Guadalajara!!! Quand je vous dis que je suis bénie dans ce voyage, c'est pas des blagues! La chance m'accompagne sur les routes!!!!!

La chaleur me prend à la gorge au moment de sortir de l'avion! Ok! On m'avait prévenu, il fait très chaud en Basse Californie Sud. Encore une fois je n'ai pas de plan de visite. J'arrive à l'aveuglette dans cette nouvelle ville...mais pas totalement abandonnée puisque j'ai retrouvé le contact d'une de mes camarades du lycée d'Ensenada et elle vit ici : Midori. C'est elle qui vient me chercher à l'aéroport et m'emmène déjeuner. Entre deux bouchées de succulentes « enchiladas al mole » (le mole est une sauce à base de cacao amer bien épicé), nous rattrapons les douze années qui se sont écoulées.

Puis, je rejoins mon nouveau couchsurfeur, Yuen... Encore un gars...c'est pas de ma faute s'il y a plus de surfeurs que de surfeuses!!! Je découvre ma nouvelle maison pour quelques jours. Le petit détail qui va avoir son importance dans les heures suivantes, c'est qu'il y a seulement deux ventilateurs, pas d'air conditionné. Et en l'espace de dix minutes, je transpire déjà à grosses gouttes. Il est temps de sortir de la valise les tenues légères !
Il faut savoir qu'au mois d'août, il fait très chaud et plutôt humide dans cette région du pays. Oubliez les visites dans l'après-midi!!! Il n'y a pas un chat dans la rue entre 13h et 18h ; tout le monde se calfeutre chez soi ou sirote des eaux fraîches à l'ombre. Je vais l'apprendre à mes dépends, le deuxième jour où je suis partie gambader un peu trop tôt dans l'après-midi...J'ai fini sous une palapa (un parasol en paille) au bord de l'eau. Chaque goutte d'eau ingurgitée est immédiatement transpirée !


A l'ombre d'une palapa


Jeudi, un peu plus futée, je sors dans la matinée. Un petit tour en ville, une rapide visite à la vieille église, una mission comme on dit. A vrai dire, on ne vient pas à La Paz pour l'architecture ou l'histoire, on y vient plutôt pour les paysages, la faune et la flore. A 13h, je fais comme tout le monde, je rentre me coller au ventilateur!!! C'est seulement en fin d'après-midi que nous décidons avec Yuen d'aller dormir sur la plage. Une pluie d'étoiles filantes est annoncée et la meilleure solution pour en profiter est de sortir de la ville. Direction un endroit paradisiaque, caché derrière une colline. Coincée entre deux plages très fréquentées Balandra et Tecolote, il faut grimper puis descendre un chemin de cailloux, marcher au milieu des cactus, passer une petite dune de sable pour enfin arriver à cette baie avec vue sur l'île de l'Espiritú Santo.


Un décor de western


Marcher encore un peu, puis...



Le sable est doux, blanc et l'eau transparente. En moins de temps qu'il ne le faut pour l'écrire, j'ai retiré chaussures, t-shirt et short! A moi la fraîcheur d'une petite baignade !!! Puis le soleil nous offre un coucher magnifique et couvre la plage de couleurs chatoyantes. Avant que la lumière ne nous abandonne complètement, il faut ramasser du bois pour le feu de camp. Là, je remercie mon « stage » dans les Sierras de Córdoba! J'ai l'œil aguerri désormais pour dénicher du bon bois!!!




Autour des flammes, nous refaisons le monde et dégustons de succulents burritos. Il règne sur cette plage un calme extraordinaire. Le va-et-vient des vagues et le bruit du bois qui brûle nous berce tranquillement, alors que nous nous installons pour voir les étoiles. J'ai eu la chance d'en voir quelques unes avant que le ciel ne se couvre et ne laisse plus apparaître que Vénus... Calée dans le sable, je ferme les yeux sur ce petit coin de paradis.
se réveiller dans ce petit coin de paradis
C'est très tôt le lendemain que la lumière du soleil chatouille mes paupières. Mes compagnons de campement dorment encore à poings fermés, et je profite alors du calme qui règne pour aller me promener et profiter du lever du soleil. Le voilà, il grimpe doucement derrière les collines déjà brûlées par ses rayons. Il doit être 6h ou 7h du matin et je ne peux m'empêcher de mettre à l'eau! Rien de tel pour se réveiller!


Lever du soleil sur les collines


Je sèche au soleil quand les deux autres Robinson Crusoé se réveillent. Malheureusement, il nous faut rentrer sans tarder...Il y en a qui travaillent !!! Quant à moi, je change de maison dans l'après-midi. Je pars chez mon amie Midori.
Le chemin du retour est un régal pour les yeux : les bleus se mélangent, ceux de l'eau, ceux du ciel, le soleil vous brûle la rétine, les collines offrent des tonalités jaune ocre à orange et les cactus vous rappellent que vous êtes dans le désert !




un mélange de couleurs


Le soir, Midori m'emmène dans un bar où son compagnon, Gil, joue avec son groupe! On pourrait prendre peur en entrant dans ce genre de hangar mais l'ambiance du lieu vous met tout de suite à l'aise. Il y a des vieux messieurs à la peau tannée par le soleil, arborant moustaches et chapeaux texans qui jouent aux dominos sur le comptoir. Le groupe enchaîne les reprises de Metallica, U2 et autres groupes de rock et la bière est fraîche. Finalement, pas de quoi s'effrayer!

Dimanche, c'est reparti pour le petit coin de paradis! Le ciel est un peu plus couvert mais il fait très chaud et l'idée de me baigner et de profiter de la légère brise au bord de l'eau m'anime largement plus qu'une visite de musée! C'est reparti pour l'escalade...mais cette fois-ci, j'y vais avec encore plus d'entrain sachant ce qui m'attend de l'autre côté! Damned!!! Quand nous arrivons, il y a du monde sur la plage!!! Des Gringos qui plus est !!! Comment ça nous ne sommes pas les seuls à connaître ce petit havre de paix?! Eux, sont arrivés par la mer et ont descendu glacières et pique-nique de leur petit bateau quelques heures auparavant ; si bien qu'une demi-heure après notre arrivée, ils prennent le large et nous retrouvons la solitude du lieu.






Malheureusement, la baignade sera de courte durée pour moi... Par temps nuageux sortent ce qu'on appelle les Aguas Malas...les méduses!!! Yuen s'étant fait piqué, je me contente de patauger sur le bord!!! J'ai pas une folle envie de devoir m'uriner sur le corps en cas de piqûre et me connaissant...je suis persuadée que je me serais fait piquée!
Peu importe, les pieds dans l'eau, je contemple le paysage, les petites sardines sauter en ban, les petits crabes s'accoupler...La nature en action quoi!!!!
Le soleil se couche magnifiquement, il est temps de regagner nos pénates. Un petit tour par les tacos avant d'aller dormir est le bienvenu! L'air de la mer, ça creuse!!!

Lundi, c'est le jour de la lessive et de la valise. J'aurais aimé aller faire du snorkling sur l'île d'Espiritu Santo mais les tarifs m'ont un peu refroidie. Comptez 75 dollars la sortie...
Dernière soirée à La Paz et c'est le moment de partager une bière, dans laquelle il faut mettre des glaçons pour qu'elle reste fraîche, avec mes nouveaux amis : Midori et Gil, ainsi que Yuen.





Mardi, je me suis envolée pour l'une des villes les plus coloniales du Mexique : Guadalajara, Etat du Jalisco. Un jour, je compterai les kilomètres et les heures de voyage...

mercredi 18 août 2010

Tijuana ou l'éveil spirituel

Quand on prononce le nom de cette ville, Tijuana, les premières choses qui vous viennent à l'esprit sont : frontière, danger, narcotrafiquants... et c'est une réalité, on ne peut pas le nier. Dans les bars, on écoute de la musique norteña (corridos, narcocorridos...tiens ça me rappelle mon sujet de mon mémoire!) et les hommes se parent de leurs Stetson (chapeau de cowboy) et chaussent leurs santiags.
Cependant, dans mon périple, Tijuana aura éveillé quelque chose de plus profond, plus spirituel grâce aux rencontres que j'y ai faites.
Beaucoup d'entre nous avons entendu parler des Prophéties Mayas, celles du grand changement planétaire prévu pour le 21 décembre 2012. J'avoue que je n'y avais prêté que peu attention, mais ici on prend les choses très au sérieux. La Madre Tierra (Terre Mère) ne cesse de tirer la sonnette d'alarme : plus d'ouragans, plus d'inondation, plus de tremblements de terre, les changements climatiques... Tout ceci, et bien d'autres événements qui se sont produits, avait été prédit par les Mayas grâce à leurs calculs et leur observation des astres. Pour beaucoup toutes ces prédictions peuvent paraître farfelues, mais vivre ici les cérémonies indigènes qui célèbrent la Madre Tierra, le Soleil, les Eléments, écouter les explications de ceux qui sont restés connectés à la Terre, revêt un caractère tout à fait différent.


Session de chants indiens sur la plage


Le tambour, comme pour marquer les battements du coeur


L'éveil des conscience a donné lieu à la formation de nouveaux groupes qui se chargent d'expliquer les événements à venir, sans le côté alarmiste qui a souvent été attribué aux Prophéties. Le plus important est qu'ils vous expliquent comment vous y préparer, comment vous « reconnecter » avec la Madre Tierra, avec le Cosmos, comment retrouver la Paix et l'Harmonie. Ce qu'on a m'a dit la première fois que j'ai rencontré certains de ces groupes, c'est que la Paix sur Terre commence par notre propre paix intérieure. Et toutes les croyances, confessions, philosophies convergent en ce sens.


Chanter la Terre, le Soleil...


Chanter et danser pour remercier

Vous allez probablement tous penser que je suis devenue folle, ou que j'ai un peu trop fumé le calumet de la paix, mais les différentes expériences de méditation ou de gratitude que j'ai vécu ainsi que celles de chants indiens auxquelles j'ai participé ont juste participé à cet éveil de conscience et spiritualité que je vis depuis le début de ce voyage.
Quand on vit au rythme accéléré auquel nous nous sommes habitués dans nos sociétés occidentales, on oublie ce pourquoi nous sommes venus sur cette terre, le sens profond de notre vie. 
Avons-nous été envoyé juste pour naître, nous reproduire et mourir? N'y a-t-il pas quelque chose de plus grand, une mission qui nous est attribuée? Nous nous pensons supérieurs aux animaux, aux plantes... cependant ce que j'ai compris c'est que chaque être vivant (humain, animal, végétal...) est une goutte d'eau qui appartient au même verre : le cosmos. Nous y sommes bien plus reliés que ce nous croyons : le soleil vous donne le moral, la lune vous empêche de dormir...
Les prophéties Mayas expliquent que la fréquence du Soleil dans laquelle nous vivons aujourd'hui est une fréquence basse, celle de l'égoïsme, de notre propre limitation affective et intellectuelle.
Il est temps de changer et d'augmenter notre fréquence, d'entrer dans une fréquence d'Amour - dans son sens le plus pur. Plus nous serons nombreux à élever notre fréquence et à considérer que chaque être vivant mérite respect et empathie, plus les changements de 2012 seront faciles à vivre. C'est ce qu'on m'a expliqué ici et surtout qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur.


retrouver le sens du mot Amour

La Terre, notre Madre Tierra, notre Pacha Mama, est un être vivant qui se renouvelle chaque 25600 ans environ. Elle se nettoie et c'est ce qu'elle a commencé à faire. Nous l'avons maltraitée, oubliée, désaimée. Elle nous le fait savoir de multiples façons, nous le voyons ou pas mais nous devons désormais nous y reconnecter et la respecter.
Ce n'est pas une catastrophe que les Mayas ont prédit pour la Terre, pas une apocalypse au sens biblique du terme ; c'est une changement naturel auquel nous devrons nous adapter pour continuer à l'habiter.
En Argentine, j'avais déjà entendu parler des Temazquals sans vraiment comprendre ce que c'était et ce que ça représentait. A Tijuana, j'ai eu les explications : sous une tente, chauffée avec la vapeur des pierres volcaniques, les participants célèbrent la Terre par des chants et vivent un retour au cœur même de celle qui nous donne la vie. J'espère maintenant avoir l'occasion de vivre un temazqal
Chacun d'entre vous lira cet article comme bon lui semble et en pensera ce qu'il veut : fantaisie, folie, intérêt, curiosité... Moi, j'ai choisi de revenir à des choses plus simples et de retrouver une spiritualité trop longtemps abandonnée, et mon voyage n'est pas arrivé pour rien, j'en suis certaine désormais.
Afin de rassurer ceux qui prendraient peur en lisant ces quelques lignes, je ne suis ni devenue une hippie fumeuse de calumet, je n'ai pas intégré de secte, je n'ai pas filé tout mon argent à une diseuse de bonne aventure... On a juste mis sur ma route des gens qui ont permis de m'ouvrir les yeux, qui m'ont reconnecté avec ce que je ressentais déjà sans oser me l'avouer !
Dans tous les cas, "más vale ser loco que dormido" (mieux vaut être fou qu'endormi) ... c'est ce qu'on m'a dit! S'il ne se passait rien en 2012, tant mieux, j'aurais juste réappris à aimer mes semblables, quels qu'ils soient. Si réellement les Prophéties s'avèrent réelles, je serai préparée et pourrai aider ceux qui n'auront pas voulu ouvrir les yeux avant.
Tijuana aura, par conséquent, été une étape très forte de ce voyage (sans parler des retrouvailles avec mes copains d'il y a 12 ans!), que je poursuis encore plus sûre de moi et des raisons qui m'ont poussée à entreprendre ce périple.
De toute façon, je suis sûre que dans une autre vie, j'étais un habitante de ce continent!!!

La contemplation fait partie de la reconnection !

vendredi 6 août 2010

Ces petits boulots...

Depuis que j'ai entamé ce voyage, j'ai gambadé dans quelques villes, traîné mes sandales sur quelques trottoirs, sillonné quelques campagnes, l'occasion pour moi de réaliser que l'Amérique Latine est reine en matière de Système D (Système Débrouille-toi ou tu ne mangeras pas!).

Les différents régimes politiques de l'Argentine, du Paraguay, du Mexique ont tous un point commun : ils ne mettent pas de moyens de supporter les plus démunis, ne veulent pas en faire une priorité,. Quelques aides parviennent malgré tout à certaines familles mais ce n'est pas suffisant pour vivre. Alors pour palier à cela, tous se retroussent les manches quand il s'agit se survivre, qu'ils soient très jeunes, adolescents, père de famille, seniors... Peu importe.

Dans les grandes villes d'Argentine, à la tombée de la nuit, vous pouvez croiser ceux qu'on appelle les cartoneros. Ils débarquent de leurs villas miserias (bidonvilles) à pied, tirant leur chariot, ou en charrette et se charge de ce que nous pouvons appeler le « tri sélectif ». Ils récupèrent les cartons et matières recyclables. La loi argentine interdit que ce soit des enfants qui fassent ce travail mais il n'est pas rare de croiser une charrette avec 2 ou 3 personnes qui n'atteignent pas la majorité.


Cartoneros de Cordoba - Argentine


Au Paraguay, à Asunción pour être précise, j'ai été surprise par le nombre de personnes qui, sur le trottoir, vous propose d'échanger vos dollars contre des guaranies. « Señorita, cambio? » ai-je entendu chaque fois que je me suis promenée dans le centre ville. Bien évidemment, ils ne vous échangeront jamais le dollar au prix du marché...il faut bien se faire une petite marge!
Dans ces trois pays que j'ai partiellement parcouru, la vente est le meilleur plan ! Sur les trottoirs de Buenos Aires, vous pouvez acheter des petites culottes, des CD ou DVD (bien évidemment ce ne sont pas des originaux!), des adaptateurs pour les prises... moult articles plus ou moins nécessaires ! Au Paraguay, ce sont plutôt des fruits, des légumes et des pâtisseries que vous pourrez acheter dans la rue. En Basse Californie (Mexique), ce sera des tacos, des tortillas, des tamales...de la nourriture maison!


Vendeur de glace, Tijuana - Mexique


Les guides de voyages vous diront toujours de vous méfier de ces vendeurs de nourriture à la sauvette (à cause de l'eau qui est utilisée), mais c'est aussi en vous risquant à goûter quelques spécialités vendues dans la rue que vous découvrirez des saveurs extraordinaires.
Dans la catégorie, petit boulot de la rue, la liste est longue mais quelques-un m'ont marquée ou surprise : les cireurs de chaussures par exemple! Au Paraguay, ce sont les enfants et les anciens qui se chargent de faire briller vos cuirs. Ils déambulent dans la rue, caisse en bois à la main. Au Mexique, les cireurs ont leurs petites « cabanes » sur les trottoirs.


Cireur de chaussures, Asuncion - Paraguay


Puis, vous avez les « gardiens de voiture », quand vous vous garez dans la rue, ils se chargent de vous aider à stationner et puis en échange de quelques pièces jettent un œil sur votre véhicule le temps que vous fassiez vos courses, buviez un verre... A vrai dire, si vous préférez faire confiance à la chance, il est fort probable que vous retrouviez votre voiture rayée... A chacun sa force de persuasion.

Dans le centre ville d'Asunción, il y a aussi ces hommes qui jouent aux dominos à l'arrière d'une camionnette en attendant d'être sollicités. Munis d'un seau d'eau et d'une éponge, ils lavent votre voiture le temps que vous déjeuniez à la terrasse du restaurant d'en face.

A la caisse des supermarchés mexicains, ce n'est ni vous ni la caissière qui remplissez vos sacs...Il y a toujours un adolescent ou un ancien qui s'occupe de vous et attend en échange, un peu de votre monnaie.

La liste est bien plus longue et j'ai encore quelques contrées à traverser. Je suis persuadée que je pourrai alors allonger cette liste. 
Personne ne mendie vraiment...c'est toujours un service contre quelques pièces. Je trouve cela plus honorable à vrai dire, même si ça vous chamboule toujours un peu de voir des enfants ou un ancien ramasser des sacs poubelles, proposer de cirer vos baskets ou vous vendre quelques cacahuètes...

"vendeur à la sauvette", Buenos Aires - Argentine

Pour tous ces petits métiers, il n'existe pas de dimanche, pas de vacances ni de jour férié... Vous arrêtez d'avoir faim vous le dimanche???