A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je suis à l'aéroport de Mexico – lundi 30 août 23h. Assise en face d'un « Taco Inn », un genre de Mac Do du tacos, je vais attendre les six prochaines heures avant de décoller pour ma nouvelle destination : le Pérou.
Néanmoins, n'allons pas plus vite que la musique, je vais d'abord revenir sur les deux dernières semaines au pays des piments et des mariachis.
Sculpture de mariachi - Tlaquepaque |
Mardi 17 août, j'ai traversé la Mer de Cortes, connue sous le nom de Golf de Californie, pour rejoindre l'intérieur du Mexique. Après avoir bien profité des plages et paysages désertiques de la Basse Californie, j'ai choisi de découvrir le Mexique colonial et parfaire ainsi ma culture hispanoaméricaine. Première étape : Guadalajara, Etat du Jalisco.
Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas ce que je vais découvrir en descendant de l'avion. Destination choisie un peu au hasard, Guadalajara fait partie de ces villes mexicaines connues pour leur architecture coloniale et pour leur rôle dans l'Indépendance du pays – d'ailleurs ici, comme dans la majorité des pays d'Amérique Latine, on fête le bicentenaire de l'Indépendance, en ce qui concerne le Mexique ce sera le 16 septembre prochain.
Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas ce que je vais découvrir en descendant de l'avion. Destination choisie un peu au hasard, Guadalajara fait partie de ces villes mexicaines connues pour leur architecture coloniale et pour leur rôle dans l'Indépendance du pays – d'ailleurs ici, comme dans la majorité des pays d'Amérique Latine, on fête le bicentenaire de l'Indépendance, en ce qui concerne le Mexique ce sera le 16 septembre prochain.
Direction ma nouvelle maison. Encore une fois, je suis accueillie par un couchsurfeur, Luis, et sa famille. Je me sens toute de suite à l'aise et Luis y est pour beaucoup. Le temps de prendre une douche et me voilà partie en visite guidée! Premier contact avec la ville qui se fait, comme très souvent au Mexique, autour d'un repas. Pour changer des spécialités mexicaines, nous déjeunerons dans un petit bistrot qui me fait légèrement penser à la France. C'est loin d'être désagréable après un mois de fritures, tortillas et frijoles ! Un moment privilégié pour faire connaissance avec mon nouvel hôte.
Nous poursuivons la visite par un balade dans le centre historique et Luis prend le temps de m'expliquer comment fonctionnent les transports en commun, ce qu'il faut que je visite, les bons endroits où prendre un verre, où déjeuner. Bref, un aperçu de ce que je peux faire durant cette semaine.
De retour à la maison, je fais la connaissance de Claudia, la sœur, puis de Gloria la maman. Je suis accueillie très chaleureusement comme si j'étais une amie de longue date. A peine rentrée du travail, Gloria prépare le dîner pour tout le monde, moi y compris. Il faut que j'apporte une précision avant toute chose : quand vous faites du couchsurfing, c'est normalement juste un canapé que l'on vous offre. Mais dans cette famille, Luis ne m'a pas laissée faire des courses. J'ai à disposition tout ce que le réfrigérateur peut offrir! Générosité que je vais mesurer chaque jour un peu plus quand je trouverai mon petit déjeuner sur la table et mon déjeuner dans le réfrigérateur!
Ravie de cette première journée, je m'endors paisiblement, rêvant à ce que j'ai déjà eu la chance de voir et vivre tout comme aux surprises que me réservent encore ces Déambulations.
Visiter le Mexique colonial signifie visiter beaucoup d'églises, de cathédrales et de temples. On n'y échappe pas. On peut être parfois un peu déçu, parfois agréablement surpris. Pour être franche, c'est un peu ce qui s'est passé pour moi. La cathédrale tant réputée ne m'a pas émue mais une petite église au coin d'une rue m'a émerveillée. Ne vous fiez pas toujours à ce qu'écrivent les guides touristiques ! Néanmoins, après quelques 3 ou 4 églises dans la matinée, j'ai eu mon compte. La veille, nous avions marché jusqu'à l'Hospicio Cabañas, bâtisse classée au Patrimoine de l'Humanité pour les fresques de Orozco qui ornent l'immense chapelle d'entrée, et avions eu la surprise de découvrir un marché temporaire d'artisanat mexicain, principalement de Jalisco, Michoacan et Oaxaca. Je suis fascinée par les couleurs de l'artisanat. Les tenues de ces femmes, les chapeaux des hommes huicholes, leur habilité à enfiler des petites perles et à leur donner vie m'ont complètement subjuguée, notamment cette coccinelle ou bochito de VW que trois hommes sont en train de complètement recouvrir de shakiras – c'est le nom qu'on donne aux perles, à l'occasion du bicentenaire. Une œuvre majestueuse de patience et de créativité.
Femme huichol fabriquant des bijoux à base de perles |
chapeau huichol orné de plumes et de shakiras |
Arrière de la coccinelle |
C'est aussi sur ce marché que je vais comprendre que les indiens ne sont pas des animaux que je pourrais mitrailler sous prétexte que je suis en admiration devant leur travail. Une femme me fait gentiment mais fermement remarquer que je peux prendre des photos mais que ce serait bien que j'achète un petit quelque chose aussi pour les aider. Il faut savoir qu'en général je demande la permission quand je veux un portrait, ou alors, je prends les gens à distance mais cette fois-ci, emportée par l'enthousiasme, j'ai oublié d'être polie et me suis faite remettre à ma place ! Ça me servira de leçon !!!
Les visites vont se suivre le lendemain avec les incroyables et sanglantes fresques du célèbre peintre "muraliste" originaire de Guadalajara, José Clemente Orozco. Pour mémoire, on compte trois célèbre muralistas au Mexique : le communiste Diego Rivera (époux de Frida Khalo), le socialiste Siqueiros et l'humaniste fasciné par la Conquista et la Révolution, Orozco. Des œuvres magistrales ornent le palais du gouvernement, l'Hospicio Cabañas et vous font froid dans le dos. J'ai suivi une visite guidée des plus drôles et intéressantes sur la technique de la perspective d'Orozco et suis repartie un poil plus intelligente qu'à l'arrivée!
gigantesque fresque dans la coupole du palais du gouvernement |
J'ai un aveu à faire : je ne suis pas une de ces touristes à l'agenda surbookée avant d'arriver dans un nouveau lieu. Il faut dire que je ne suis pas pressée par le temps non plus ! J'aime prendre le temps de flâner dans les rues, de m'asseoir sur une place et sentir comment bouge une ville, regarder les gens... Par conséquent, il est un peu difficile de raconter précisément ce que j'ai vu et fait...je me suis baladée quoi!!!
Sur le marché San Juan de Dios, des couleurs et des saveurs |
des chapeaux, des chapeaux et encore des chapeaux...j'suis fan |
Quoiqu'il en soit, ce jeudi-là, en sortant de l'Hospicio Cabañas, je vais à nouveau faire une rencontre surprenante. Le serveur de la brasserie où je déjeunais a entamé la conversation, et comme il terminait son service en même temps que moi, mon assiette, il m'a proposé d'aller prendre un café. Allons-y! Grand voyageur, il a parcouru le continent américain pendant un an et demi...bref il a beaucoup de choses à raconter et c'était chouette de l'écouter. Mais je vous ai dit que la rencontre avait été surprenante et des histoires de voyage j'en ai déjà entendu. Alors pourquoi surprenante ? Parce qu'à peine deux heures après avoir fait connaissance, cet intrépide a voulu goûter au baiser français. Et puis quoi encore?!! Je n'ai pas été envoyée par l'ambassade de France pour donner des cours !!! Non mais?!! J'ai donc coupé court à toute tentative de sa part et ai pris, poliment, mes jambes à mon cou...
Vous pouvez vous faire promener en carriole... |
Les jours suivants, j'ai continué mes visites de la ville : musées, expos, places, fontaines... En parlant de fontaine, il y en a une qui m'a bien faite rire, tellement elle représente l'empressement et le manque d'organisation caractéristique du Mexique, c'est celle où la tête du dieu Quetzalcoatl a dû être installée à côté du corps puisque les calculs ayant été mal faits, le corps ne pouvait supporter le poids!!!
Le vendredi soir a été un grand soir parce qu'après un dîner indien, encore plus épicé que le plus épicé des plats mexicains (et pourtant je ne suis pas une chochotte!), Luis m'a emmené dans une mezcaleria, un bar où on ne sert que du mezcal, vous savez cet alcool, souvent confondu avec le Tequila, dont la bouteille renferme un petit ver hallucinogène... Le bar porte le doux nom de Pare de Sufrir (Arrête de souffrir), et je peux vous dire qu'après deux verres, seul votre œsophage souffre ! La musique est extraordinaire : des remix de grands tubes version cumbia (she's a maniac en cumbia, c'est très fort!), des vieux morceaux de hip hop, de la Norteña... ça transpire le Mexique et c'est excellent!
Le vendredi soir a été un grand soir parce qu'après un dîner indien, encore plus épicé que le plus épicé des plats mexicains (et pourtant je ne suis pas une chochotte!), Luis m'a emmené dans une mezcaleria, un bar où on ne sert que du mezcal, vous savez cet alcool, souvent confondu avec le Tequila, dont la bouteille renferme un petit ver hallucinogène... Le bar porte le doux nom de Pare de Sufrir (Arrête de souffrir), et je peux vous dire qu'après deux verres, seul votre œsophage souffre ! La musique est extraordinaire : des remix de grands tubes version cumbia (she's a maniac en cumbia, c'est très fort!), des vieux morceaux de hip hop, de la Norteña... ça transpire le Mexique et c'est excellent!
Je vous disais quelques lignes au-dessus que la famille de Luis m'a accueillie comme une vieille connaissance. J'ai pu le constater à nouveau le dimanche quand tout le monde a décidé de m'emmener visiter Tlaquepaque, une petite ville aux allures de village à quelques kilomètres de Guadalajara. Par chance, nous sommes tombés sur une bénédiction de la Vierge de Zapopan, la vierge protectrice vénérée dans l'Etat du Jalisco. La ferveur religieuse des mexicains me surprendra toujours.
Lundi est un grand jour : je pars à TEQUILA!!!!!!! C'eut été un comble de partir du Jalisco sans connaître ce village qui a donné son nom à cette boisson mondialement connue et protégée par une AOC. Seuls les alcools fabriqués dans trois Etats du Mexique et à partir de l'agave bleue peuvent s'appeler Tequila. Là, je n'ai pas le choix, si je veux visiter une distillerie, il faut le faire avec un guide. C'est donc à bord d'un petit bus en forme de bouteille de Tequila (on n'arrête pas les clichés!) que je vais découvrir les anciennes fabriques, l'histoire de la fabrication, comment on distille l'agave bleue, les différentes dénominations (blanco, joven, añejo, extra-añejo...). J'suis incollable désormais! Le tout se termine évidemment par une dégustation des breuvages...ça secoue un peu à 15h sous un soleil de plomb mais ça vous met du baume au cœur!
les champs d'agaves bleus |
Vieilli en fût de bois, comme un bon vin |
C'est sur cette note pittoresque que j'achève ma visite du Jalisco, puisque le mardi est consacré à la lessive et à l'organisation de ma dernière semaine.
Je quitte la maison de Luis un peu à reculons, tellement j'y ai été bien accueillie. J'ai reçu beaucoup d'amitié de la part de cette famille qui m'a ouvert non seulement les portes de sa maison mais surtout son cœur. A peine partie, les conversations du soir sur le balcon avec Gloria me manquent.
En fait, si je veux raconter toute la vérité et rien que la vérité (dites je l'jure!), chaque départ est difficile. Je m'attache aux gens que je rencontre et même si je sais que l'aventure se poursuit et que de nouvelles rencontres vont venir enrichir mes déambulations, le moment du départ est chaque fois douloureux.
malheureusement, je n'irai pas en coccinelle à Querétaro! |
Allez, c'est parti...direction une autre ville de la Route de l'Indépendance, autre région marquée par l'époque coloniale : Santiago de Querétaro.
Hola Noémie,
RépondreSupprimersuper de lire tes aventures. A travers ton récit, notamment celui-ci...quand tu es au Mexique, je revis et me rappelle toutes ces sensations que tu décris si bien.J y suis restée 7 mois, mais c'était trop court!!!
besos desde Francia...qué disfrutes!
Elise