Au moment où j'écris, je viens de vivre mes premières sensations sismiques! La terre a tremblé ce midi alors que j'étais paisiblement en train de « skyper »!!! C'est comment dire, assez impressionnant : sentir sa chaise bouger d'elle-même, voir le luminaire qui s'affoler... Ce fut bref et de petite magnitude, fort heureusement, mais disons que ça donne une légère sueur froide!
Remettons nous de nos émotions et revenons à la découverte du cinquième pays des Déambulations : le Chili, pays de la palta (l'avocat) par excellence, de l'abondance de nourriture et des contrastes paysagers.
Quand vous êtes à Santiago de Chile, vous êtes coincé dans une vallée entre la Cordillère des Andes aux cimes encore enneigées à cette époque de l'année (nous venons de fêter l'arrivée du printemps) et des collines verdoyantes mais sèches. Un contraste plutôt étrange mais assez spectaculaire.
Déjà, le voyage depuis Arequipa, au sud du Pérou, jusqu'à Santiago déballe sous vos yeux des paysages hors normes : des heures et des heures de bus au milieu des montagnes lunaires et des déserts de sable...au loin la mer, avant d'arriver dans des vallées plus accueillantes et teintées de verts. Pour information, il m'aura fallu 41h de voyage, en bus bien évidemment, pour rejoindre Santiago. Une expérience, disons... intéressante.
Sur la route d'Arequipa à Santiago, au nord du Chili |
A peine arrivée à Santiago, je pars en week-end avec la famille qui m'accueille, celle de Felipe (l'ancien stagiaire de C'est mieux qu'un poisson rouge que j'ai encadré l'an dernier). Direction Viña del Mar et Valparaiso, sur la côte. Le Chili est un pays tout en longueur, et il faut seulement une heure et demi de trajet pour le traverser dans le sens de la largeur.
Ce 16 septembre, commence un très long week-end férié. Ce sont Las Fiestas Patrias, plus précisément le 18. Mais cette année, on fête aussi le bicentenaire de l'Indépendance au Chili et le gouvernement a donné un jour supplémentaire! Les Fiestas Patrias, ce sont surtout l'occasion de se retrouver en famille, de partager de nombreux et abondants repas, sans oublier les feux d'artifices et les parades militaires. Un peu comme un 14 juillet chez nous!
Parade militaire dans Valparaiso |
Les premiers avions de l'Armée de l'Air chilienne |
Esthétiquement parlant, Viña del Mar, c'est pas tout à fait de mon goût. Énorme citée balnéaire, les immenses immeubles ont envahi le paysage de la côte. Par contre, Valparaiso a gardé son côté bohème et charmant. Valparaiso est une ville classée au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco, pour son architecture, ses maisons colorés, ses fresques murales. La ville s'agglutine sur les flancs des collines et il vous faut une bonne voiture pour monter les rues, et des bons freins pour les descendre. A Valparaiso, vous pouvez aussi visiter La Sebastiana, une des maisons du grand poète et prix Nobel de Littérature chilien : Pablo Neruda ; demeure que je n'ai pu visiter pour cause de jour férié. Néanmoins, je ne vais pas restée frustrée longtemps puisqu'à mon retour à Santiago, j'ai pu visiter la Chascona, la maison-bateau que Mr Neruda avait fait construire pour son amante secrète Mathilde, qui deviendra sa troisième femme. Pablo a eu donc eu trois femmes officielles : une Hollandaise en premier, une Argentine ensuite puis la dernière fut une Chilienne. Un vrai cœur d'artichaut le Pablo mais son amour des femmes lui a valu d'écrire ses plus belles lignes, mis à part son œuvre magistrale pour laquelle lui sera discerné le prix Nobel de Littérature : Canto General.
Les rues de Valparaiso, et celle-ci est plutôt soft! |
Ce week-end des Fiestas Patrias est l'occasion de voir aborder dans le port de nombreux navires militaires étrangers venus fêter le bicentenaire tout comme l'Esmeralda, emblématique navire chilien...un peu le Belem local! Plus de 200 bateaux au total sont venus fêter le bicentenaire de l'Indépendance chilienne. Nous aurons aussi le loisir d'admirer la parade de l'aviation.
L'Esmeralda dans le port de Valparaiso |
Par chance, je vais découvrir ce qu'on pourrait appeler la côte sauvage en allant passer une journée à Horcon, à une heure de Viña. Ça ressemble étrangement à la Bretagne : des falaises abruptes, des collines, des dunes à l'occasion... Le problème, comme toujours, c'est qu'on n'arrête pas les promoteurs qui s'arrachent ces derniers lopins de terre vierges et construisent d'énormes bâtiments pour les vacances, sans compter la centrale électrique qui a complètement modifié et pollué la vue depuis les falaises.
Profitant de la vue depuis les falaise d'Horcon |
Le Chili, comme je le précisais auparavant, c'est la culture de la nourriture et surtout pendant las Fiestas Patrias. Ici, on est fier d'avoir le ventre bien rebondi. Je vous avoue que je n'ai pas pu suivre le rythme, et pourtant je ne me suis pas privée : asado, fruits de mer, poisson, pevere (préparation à base d'oignons, tomate et coriandre qui accompagne les saucisses)... Il a été calculé qu'en moyenne la population chilienne grossit de 3 à 5 kilos rien que pendant le week-end des Fiestas. Je n'ai pas fait exception... et dès mon retour à Santiago il a fallu modérer le coup de fourchette.
Sur le marché aux fruits de mer... |
D'ailleurs, ici, on ne dîne pas, on prend la « once ». Once me direz-vous??? C'est un « encas » - je veux dire par là un sandwich explosant sous le poids de l'avocat, de la viande, du chou, des cornichons... le tout accompagné d'un thé!!! Il n'y a pas réellement d'heure pour prendre la Once...vers 18h30, à la sortie du travail ou plus tard... Le terme once vient des mineurs (le Chilli a fait toute sa richesse sur les mines de cuivre qui ont coûté et coûtent toujours la vie à des centaines de mineurs) qui aimaient se boire une petite Aguar'diente (de la goutte quoi!). Mais pour éviter que le chef ne sache ce qu'ils allaient faire, ils ont compté les lettres et il y en a onze, donc Once. D'ou l'expression, tomar once (prendre la onze). C'est resté dans la culture et la langue chilienne, mais plutôt que de se siffler de la goutte, ils prennent leur "collation".
Quant à la langue chilienne, c'est probablement celle qui m'a le plus coûté à comprendre : la vitesse de parler d'une part et des mots dont on ne sait pas d'où ils viennent d'autre part. Par exemple, un pololo, c'est un petit copain, d'où le terme pololear, sortir avec quelqu'un. Ou encore, la huata, le ventre, un huahua, un bébé et un tas d'expressions que j'avais jamais entendu jusqu'à présent. Je me sens comme à l'époque où j'apprenais l'espagnol au Mexique et il me faut demander le sens des mots et parfois entre l'accent, la vitesse et les mots que je ne connais pas, je décroche complètement!!! Une novice!!!!
On ne peut pas dire que j'ai eu le coup de foudre pour ce pays mais il m'intrigue... Des paysages énigmatiques, des peuples natifs quasiment disparus ou qui luttent pour qu'on lui rende ses terres comme les Mapuches dans le sud, cette langue si différente de toutes celles que j'ai pu entendre... 15 jours c'est peu pour se faire une idée d'un pays et ses habitants mais ce que je retiendrai c'est qu'encore une fois les Latinoaméricains, eux même qui se nomment les Tiersmondistes, ont le cœur sur la main.
Dimanche, je reprends la route de l'Argentine, direction Mendoza et plus précisément Tunuyan dans la première ferme où je suis arrivée en avril. Une pause dans ces pérégrinations à la fois riches et moralement éprouvantes. Il me faut digérer toutes ces rencontres, ces paysages, ces saveurs, ces odeurs, ces Histoires...pour repartir de plus belle!
A bientôt, pour de nouvelles aventures!!! Noëmie en Argentine clap 2...et oui déjà 6 mois de voyage, plus de la moitié!!!!
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