vendredi 30 avril 2010

Troisième semaine, et un peu plus, aux pieds du Punta Negra

Le temps passe vite mais s'écoule ici d'une autre façon ai-je l'impression...Je ne vois pas les journées défiler mais j'ai la véritable sensation d'en profiter et de m'imprégner de tout ce qui se vit ici. Le travail à la ferme est assez intense : cueillette des pommes, mes bras s'en souviennent encore, cueillette des tomates, mon dos me le rappelle, découpe des coings et des tomates, mes mains n'ont plus rien de très féminin...Et alors??? Je le fais avec enthousiasme parce que c'est un travail que je ne connais pas et qui me procure un sentiment d'utilité. Je ne vais tirer concrètement aucun profit de ce travail, mais je sais que la famille qui nous accueille va bénéficier de tous nos efforts, et ça, ça me rend « juste » heureuse. Cette semaine, il a fallu terminer la cueillette des pommes et je peux vous avouer que je n'étais pas la dernière à grimper dans les arbres et faire le singe pour qu'elles tombent! J'ai eu l'impression de retrouver ma jeunesse!!! Le plaisir des choses simples...

Fin de cueillette des pommes sirotant un maté

L'ambiance entre les wwoofers et la famille est au top...mais malheureusement les bonnes choses ont malgré tout une fin, et 5 sont partis en début de semaine. Je ne vous cache que nous avons fêté leurs départs, histoire de se fabriquer pleins de souvenirs de nos expériences respectives dans la ferme de Sandra et Ruben.

Les wwof girls de sortie
Quant à moi, j'ai quitté la ferme ce jeudi...le cœur un peu lourd de laisser les montagnes, la ferme et la pluie d'étoiles qui m'accompagne chaque soir. Mais, je sais que je vais revenir...en septembre, ce sera la floraison des cerisiers et le début de l'été...en plus je n'ai pas eu l'occasion de gravir une des montagnes que j'ai admiré chaque jour, donc je DOIS revenir!!!










Le périple ne fait que commencer et la semaine prochaine je serai dans une nouvelle ferme. Retour sur Buenos Aires pour deux jours et dimanche je pars pour San Andres de Giles, à 3h de la capitale. Nouveaux compagnons de travail, nouveaux paysages à découvrir...l'aventure continue et c'est bien ce que je suis venue chercher.

Le retour à la ville ce matin a été un peu brutal. Déjà, le calme, le ciel bleu et les montagnes me manquent. A peine sortie de la gare, je me fais « happer » par les taxistas, mes oreilles ont du mal à se réhabituer aux klaxons et je suis comme étourdie par la foule.


Finalement, je ne suis peut-être pas aussi citadine que je l'imaginais... Déjà, je rêve aux prochains paysages sauvages que je vais avoir la chance d'admirer, à tout ce que je vais pouvoir apprendre sur l'Argentine, l'Amérique Latine et sur moi car l'aventure s'avère être un réel questionnement sur ce qui je suis profondément.



dimanche 18 avril 2010

Deuxième semaine du côté de Mendoza

Voyager avec le système de wwoof est une opportunité incroyable de rencontrer des gens d'horizons différents, d'échanger sur nos cultures et aussi d'apprendre sur l'histoire et la culture du pays grâce à nos hôtes.

Je suis particulièrement contente d'avoir atterri dans la ferme de Ruben et Sandra. Non seulement, ce sont des gens chaleureux mais surtout j'ai le sentiment de prendre un vrai cours d'histoire et de politque sur l'Amérique Latine, sur l'Argentine. Malheureusement, je réalise aussi que ce qu'on veut bien nous enseigner à l'école ou à l'université, c'est une version ultra édulcorée et surtout partisane de la colonisation et des six siècles qui ont suivi.
Quand Ruben m'explique les richesses dont les terres argentines recèlent et comment les Européens se sont violemment emparés de ce pays, je me sens honteuse et révoltée. Je lui expliquais d'ailleurs que le sentiment que ça provoque chez moi est violent parce que j'ai été à l'école, puis à l'université où je pensais précisément avoir étudié L'Amérique Latine et en fin de compte, je n'ai eu qu'une vision extrêmement partielle des événements.
Vous pouvez imaginer vous que la moindre richesse extraite de vos terres profite à des entreprises étrangères ??? Vous pouvez imaginer un président qui deux jours après avoir été élu, a retourné sa veste et publiquement annoncé l'inverse de ce qu'il avait promis ? Je vous présente Messieurs Menem et De La Rua. Ce dernier s'est d'ailleurs lâchement envolé en hélicoptère après avoir fait fermer toutes les banques et gelé tous les comptes. Vous pouvez imaginer vos économies de toute une vie s'envoler d'un claquement de doigt ? etc
Après l'Europe et la colonisation, ce sont les Etats-Unis qui se sont aussi mis à dépouiller l'Amérique Latine de ses richesses, à appauvrir ses sols, à affamer sa population, à entraîner des jeunes latinos aux techniques de combat et de torture de l'armée américaine en leur faisant croire que tout ça c'est au nom de la liberté et d'un avenir meilleur.
Tellement d'informations qu'il est difficile en quelques lignes de raconter ce que j'apprends jour après jour...mais je vais continuer à approfondir les sujets.

Les enfants de Ruben et Sandra, Ailen et Yerimen, débordent aussi d'enthousiasme pour nous faire partager leur culture. On peut passer des heures à discuter sur la banqueroute de l'Argentine en 2001, sur toutes les « magouilles » qui se sont mises en place pour vendre, purement et simplement, le pays au plus offrant, sur la question de l'avortement qui n'est pas légale en Argentine, sur la situation du pays et son avenir, sur la musique d'ici, les traditions...
Et puis tous ces échanges qu'on peut avoir entre les volontaires et la famille qui nous reçoit sont aussi une occasion de peser ce qu'il y a de bon et de mauvais dans nos pays respectifs, de prendre du recul sur nos façons de fonctionner, d'accepter aussi les critiques qu'on peut émettre à l'encontre du pays d'où vous venez.
Mais être volontaire avec le wwof, ce sont aussi des fous rires dans une langue qui n'appartient à aucun des volontaires, essayer de traduire des blagues qui du coup n'ont plus aucun sens, donner un coup de pouce à ceux qui ne connaissent pas du tout l'espagnol (du moins pour l'Argentine), se coucher à pas d'heure parce qu'on passe un bon moment et qu'on sait que ce sera temporaire.



De nouveaux volontaires sont arrivés en début de semaine et nous sommes maintenant 8 à partager la petite maison. Au total, ça donne : 2 Anglaises, 2 Américains, une Néo-zélandaise, une Canadienne et deux Français. C'est un peu rock n'roll question logistique et conversation mais on s'en sort pas trop mal. Aujourd'hui, dimanche, ce sont les Anglaises qui ont cuisiné...et je dois dire que contrairement à ce qu'on a coutume de croire, la cuisine anglaise peut être bonne!!! Surtout le dessert...un banoffee, gâteau à quatre couches : la première, des biscuits émiettés mélangés à du beurre, la deuxième, de la confiture de lait, la troisième, des bananes et puis la dernière une crème chantilly. Un peu lourd après les lasagnes et le colsaw mais vraiment bon. La semaine prochaine, c'est mon tour et je réfléchis dur à ce que je vais pouvoir cuisiner, sachant qu'on est 12 à table !!!

Questions travaux agricoles, après la sauce tomate, on est passé à la cueillette des pommes. Nettement plus physique... mais on est au soleil et puis on rigole bien il faut l'avouer ! Bon, quand je regarde mes bras aujourd'hui, j'ai l'impression que des chats ont pris mes bras pour un tronc d'arbre mais ça fait partie du métier,non ?


Guillaume et Tommy


Sandra

des bras de travailleuse?


L'aventure se poursuit...j'ai l'impression d'être partie depuis plus longtemps qu'un mois tellement les découvertes sont permanentes.


PS : spéciale dédicace à mon grand frère qui fêtait aujourd'hui ses 32 ans ! Mis mejores deseos hermano !



lundi 12 avril 2010

Première semaine dans la Valle del Uco

Le voyage a commencé dimanche 4 avril. J'ai pris un bus à Buenos Aires, direction Mendoza à quelques 1000 kilomètres à l'ouest de la capitale. Départ à 19h30. A la gare, il faut que j'ai un œil partout : sur mes valises, mon sac à main, mon sac à dos. Il faut trouver la technique pour avoir tout sous les yeux et ne plus bouger ! Ce à quoi il faut aussi penser quand on voyage en bus en Argentine, ce sont les pourboires. Et oui, ne croyez pas que le gars qui vous met les valises dans la soute est payé par l'entreprise, il attend sa petite propina ; tout comme ceux qui vous propose de mettre vos valises sur des petits chariots et de vous emmener sur le bon quai. Erreur de débutante, j'ai « distribué » mes billets de 2 pesos tout au long du voyage ! Deux pesos, vous me direz c'est pas grand chose, cinquante centimes d'euros tout au plus...mais bon...

Voyager en bus en Argentine, c'est vraiment confortable : de la place pour les jambes, des repose-jambes pour les semi-couchettes, des fauteuils bien larges et puis le dîner est servi à bord et compris dans le voyage. Si bien que les 12 heures de bus passent toutes seules. J'arrive à Mendoza, presque fraîche, vers 10h et je saute dans un autre bus en direction de Tunuyan. Le paysage qui défile sous mes yeux est jusque incroyable : des vignobles à perte de vue et la Cordillère des Andes. J'ai un peu de mal à réaliser où je suis et puis le panneau indique : Tunuyan, Valle del Uco. Il est midi, et je prends un taxi pour arriver jusqu'à la ferme : Rosa de Jerico. Je panique un peu quand je vois qu'on s'enfonce vraiment dans la campagne, et que les routes sont devenus des chemins de terre. Enfin, j'arrive à la maison de Ruben et Sandra Pagliafora. Je suis accueillie par les autres volontaires : Guillaume, un Marseillais, Hannah et Sarah, deux Anglaises et Tommy, un Américain. Ils sont rentrés des champs et préparent le déjeuner, ce qui est assez inhabituel parce que normalement c'est Sandra qui se charge de préparer à manger.

J'installe mes affaires dans la petite maison de bois destinées aux volontaires. Précieux et précieuses s'abstenir de ce genre d'expérience. On est assez loin de l'idée qu'on peut se faire du confort mais il y a ce qu'il faut pour être propre et dormir a gusto (à l'aise). Certes, de petits insectes douteux gravitent autour du lit mais rien qui ne puisse m'effrayer quand même.



Après la sieste, vers 16h, il est temps de se remettre au travail. En ce moment, c'est la cueillette des tomates, pour la sauce bio que la ferme vend à la fois sur les marchés et à la fois à des entreprises qui revendent les produits bio. L'agriculture biologique est assez récente en Argentine et le système commence juste à s'organiser.
Il faut laver les tomates, les couper le tout à la main. Ensuite les tomates sont pressées dans une petite machine. La sauce est ensuite versée dans les bouteilles (précédemment lavées aussi à la main) et fermées. On passe à la phase de stérilisation. Ça se passe dans de grands bidons remplis d'eau tiède, sous lesquels on met le feu, on aura donc été cherché du bois pour ça. En attendant que l'eau bout, on prend le maté (thé argentin amer qui s'infuse dans un récipient en calebasse et qu'on sirote à l'aide d'une paille en métal) sous les vignes et c'est un vrai bon moment de convivialité qui nous permet d'échanger sur nos expériences respectives, de rigoler.

Les journées se passent ainsi depuis une semaine. Certains partent à la cueillette, d'autres lavent les tomates ramassées la veille et les coupe. Après le déjeuner, on fait la sauce, on continue à couper les tomates et ainsi de suite.On est bien occupé et quand la journée se termine on savoure pleinement la douche et le maté.





La vie au grand air, ici, s'écoule paisiblement et regarder un ciel étoilé comme je n'ai jamais vu est une chance que je mesure chaque soir avant de me coucher, tout comme la joie que je ressens en me réveillant avec comme tableau la Cordillère des Andes.


J'apprends chaque jour sur le travail à la ferme, j'apprends chaque jour de Ruben qui a beaucoup de choses à partager, et j'apprends aussi chaque jour un peu plus sur moi. C'est un peu comme un voyage initiatique !

Un samedi à Ituzaingo

La plupart d'entre vous ont entendu parler de mon ami Athy, le harpiste argentin. On s'est rencontré par un pur hasard il y a tout juste un an dans les rues de Nantes. Le feeling était alors très bien passé et nous avions gardé contact. Par la suite, je me suis retrouvée à lui organiser quelques concerts aux châteaux de Châteaubriant et de Clisson en juillet 2009.
Bien évidemment, je savais qu'en venant en Argentine j'aurais l'occasion de le revoir et de le connaître « chez lui ».
Il m'a invité à venir partager un asado chez lui avec sa famille. Je n'ai pas encore très bien saisi la différence entre parilla et asado mais c'est promis, je vais parfaire ma culture gastronomique dès que possible. En fait, on pourrait comparer ça à un barbecue même si ici c'est une institution, donc forcément différent d'une grillade party chez nous!!!
Pour aller de la capitale à San Antonio de Padua (pour être précise), il faut prendre un train depuis la gare de Once. Quelques recommandations sont nécessaires pour n'importe qui prend les transports en commun ici, et notamment vers la banlieue. Pas de bijoux, bien tenir son sac à main devant, ne pas s'attarder dans la gare et surtout pas le soir.
Comme promis, Gustavo, dont j'ai fait connaissance la veille, frappe à la porte de l'appartement à 10h pour m'accompagner jusqu'à la gare et me mettre dans le bon train. Les trottoirs le long de la gare grouillent de monde et de vendeurs à la sauvette, des petits stands jonchent le sol. Il faut se faufiler sans oublier de bien garder son sac greffé contre soi !
Et hop, me voilà dans le train pour San Antonio...il faut maintenant que je compte les stations jusqu'à la mienne. Neuf, pour être précise. Je ne suis pas de nature à me faire peur mais après toutes les recommandations que j'ai eu, j'ai comme une boule à l'estomac! Et je me surprends à me dire que peut-être je ne suis pas une vraie aventurière pour me faire peur ainsi. En même temps, le Mexique m'a bien servi pour ça. Je ne sors jamais avec une parure de bijoux ou tout signe extérieur d'aisance financière !

Une vieille dame vient s'asseoir à côté de moi, et puis sans savoir comment ni pourquoi la conversation s'engage. Elle me parle de son pays, de combien il a changé en mal, de ses enfants qu'elle a élevé pour en faire des gens bons et honnêtes, de son mari qui est mort et a emporté avec lui la moitié de sa vie, qu'elle aimait sortir, aller danser le tango mais que sans lui c'est devenu difficile de le faire. Elle m'a beaucoup touchée. D'une gentillesse à vous gonfler le cœur de bons sentiments. Elle descend deux arrêts avant moi en me souhaitant bonne chance dans mes projets et de joyeuses fêtes de Pâques.

Arrivée à San Antonio de Padua, je retrouve donc mon ami Athy. Contrairement à Buenos Aires, la ville me fait vraiment penser à ces villes du Mexique, sales et visuellement hyper polluées. Mais les gens ont l'air plus tranquilles qu'à Capital.
Le déjeuner a été très « typique ». Viande grillée, chorizo et chinchulines au programme de la dégustation. Pour la viande et le chorizo, aucun souci, je sais de quoi il s'agit et je goûte avec plaisir. Quant aux chinchulines, l'aspect est un peu particulier, enroulés dans du gras... J'ai promis de ne pas faire ma difficile et de goûter (spéciale dédicace à toi Juliette, tu vois je tiens mes promesses!). Alors je presse un peu de citron dessus et c'est parti. Bon, en fait, je ne peux pas continuer. Le goût est tout à fait correct mais il faut manger le gras autour et ça c'est de la torture. Voyant mon visage se décomposer, le papa me prie de ne pas me forcer et j'accepte avec joie de donner ma part. Les chinchulines sont en fait de l'intestin grêle alors vous voudrez bien ne pas m'en vouloir!!!!

J'ai eu le droit à un dessert tout à fait argentin: banane avec dulce de leche (la fameuse confiture de lait), et cannelle. Tout à fait délicieux, quoique un peu lourd!!! Je suis loin d'avoir goûté à toutes les saveurs de ce pays mais c'est un bon début!

Premiers contacts avec les "autochtones" de Buenos Aires

Premiers contacts avec « les autochtones » !



Voilà maintenant 10 jours que je suis à Buenos Aires, c'est assez peu mais déjà suffisant pour se faire une petite idée sur les Argentins ! Les filles...je vous vois venir... vous allez me demander s'ils sont beaux, séduisants, séducteurs, galants...



Je vais vous raconter un petit peu mes premiers contacts avec « les hommes d'ici »!



Je vous ai parlé du danseur de tango, Eduardo dit el Tigre. Les deux heures passées avec le personnage m'ont beaucoup plu. Forcément puisque c'est quelqu'un qui a voyagé et voyage encore, qui danse le tango ici à Buenos Aires, mais aussi à Paris ou en Italie. Figurez-vous que j'attends toujours une réponse au mail que je lui ai envoyé pour savoir s'il dansait prochainement et dans quelle milonga (sorte de club où se danse le tango) de San Telmo. Il avait pourtant insisté pour que je le contacte rapidement... Les porteños lancent-ils des invitations dans le vent ? Faut-il que je prenne les invitations avec sérieux ? Je me pose la question à vrai dire...



Deuxième rencontre : lundi soir, je n'avais pas les clés pour rentrer à l'appartement, je suis restée une heure avec le gardien de l'immeuble à discuter sur le trottoir. Ugo a une petite cinquantaine d'année et connaît toutes les histoires croustillantes de l'immeuble et du quartier. Ils connaît bien les porteños, pour en être, et me raconte que la Femme est un des sujets préférés des hommes ici, avant ou après le football...il ne sait pas trop ! Ce que je peux affirmer, c'est que peu importe l'âge, si une jolie fille ou femme passe sur le trottoir, il ne se gêne pas pour l'observer de haut en bas, et lui lancer un petit clin d'œil ou faire un petit commentaire, un piropo. L'Argentin est séducteur, c'est évident !!!



Troisième rencontre. Tout a commencé par une histoire d'internet. Mon hôte a frappé à la porte du 2C pour savoir si celui-ci avait internet et pouvait éventuellement donner son mot de passe pour qu'on ait une connexion le temps que celle du 1A soit installée. Monsieur s'appelle Luciano, a 34 ans et, comme tout galant d'ici, vole au secours de demoiselles en manque de haut débit. Vive les clés 3G !!! Bref, il a bien fallu qu'il vienne la récupérer et il est donc passé à l'appartement. La conversation s'est alors engagée...et Luciano est un phénomène, c'est peu de le dire ! Une vraie pipelette !!! Je n'ai jamais entendu un homme parler autant ! Je m'étais rendu compte avec Eduardo et Ugo que les hommes ici n'hésitent pas à se mettre en avant et à faire des monologues. Là, j'ai eu la preuve irréfutable que les Argentins sont des pipelettes... et sur tous les sujets : astrologie (ne soyez pas surpris si après qu'on vous ait demandé votre prénom on vous demande votre signe astrologique, c'est très fréquent), relations humaines, amour, sexe...Pas vraiment de tabous a priori. Les hommes sont suffisamment sûrs d'eux pour se faire valoir dans n'importe quelle circonstance. Je suis bien en pays macho, c'est une évidence !



Quatrième et dernière rencontre jusqu'à aujourd'hui : Gustavo. C'est le cousin de Luciano, le beau parleur du 2C. Vingt ans, musicien, originaire de la Terre de Feu et fraîchement arrivé à Capital, je l'ai rencontré par hasard alors qu'il passait voir son cousin, chez qui j'étais à ce moment-là. Je ne pouvais pas rentrer à l'appartement avant 23h et Luciano s'en allait travailler pour la nuit. Gustavo m'a proposé de m'accompagner jusqu'au Starbuck où je pensais passer un moment avant de pouvoir rentrer. Il faisait bon et ça ne me réjouissait qu'à moitié de m'enfermer dans ce café internet. Du coup, j'ai proposé à Gustavo qu'on aille prendre un verre s'il n'avait rien d'autre à faire. Il accepte et nous voilà partis direction Avenida 9 de Julio. L'obélisque de nuit, c'est juste magique. On a presque vu du tango dans la rue. Je dis « presque » parce qu'ils en étaient à demander une petite contribution. Gustavo est très sympa et on discute de tout et de rien, de pourquoi on est à Buenos Aires. Je lui raconte mes premières impressions d'ici, ce que j'ai déjà goûté, ce que j'ai aimé. Il me demande alors si je connais le Fernet. J'en ai entendu parler mais je n'ai pas encore goûté à la boisson locale. Direction le kiosque et malgré l'heure (après 22h, aucun kiosque ne peut vendre d'alcool), on se procure une petite bouteille de Fernet blanco, du coca, tout ce qu'il faut pour préparer le petit cocktail qu'on ira siroter dans un parc ! On fait un détour par une parilla, un restaurant qui grille la viande tout à fait typique. Pour que la soirée soit argentine à 100%, Gustavo me commande un choripan, comprenez du chorizo dans du pain, avec un peu de chimichurri un mélange d'épices. C'est dans un petit parc pas très loin de l'appartement que j'ai passé ma première soirée purement argentine, à apprendre un peu de lunfardo (le parler d'ici), à siroter du Fernet (boisson à base de plante qui au premier abord fait penser à un médicament et est légèrement amère, mais qui s'avère tout à fait délicieuse mélangée à du coca et à quelques glaçons), à déguster un choripan et à échanger sur nos cultures différentes, sur les gens d'ici. Et contrairement, aux premières rencontres, Gustavo ne fait pas de monologue sans fin...et pour une pipelette comme moi...c'est vraiment plus agréable !



Samedi matin, je dois aller prendre un train pour aller chez mon ami Athy. Gustavo, en gentleman serviable comme ont l'air d'être les Argentins, me propose de passer me chercher de m'accompagner à la gare et de me mettre dans le bon train ! Je suis à peu près sûre que je m'en serais sortie mais j'accepte la proposition.



En conclusion, j'ai eu à faire à un petit échantillon de la gente masculine ici, mais il me semble un peu prématuré pour en tirer des conclusions. Bavards, séducteurs, serviables et assez fiers d'eux-mêmes sont les premiers adjectifs qui me viennent après dix jours ici. Mesdemoiselles, il faudra donc encore attendre un peu pour que je puisse vous en dire plus à ce sujet.

jeudi 1 avril 2010

Un français, monument national : Charles Gardes

Aujourd'hui, mission hautement culturelle : musée Carlos Gardel. Il est à deux pas de la maison et c'est une journée idéale pour aller dans un lieu climatisé...Il fait sans doute encore 30° !!! Ce serait tellement génial de les supporter au bord de l'eau ! Mais je suis en plein Buenos Aires et la meilleure solution pour rester un tant soit peu fraîche, ce sont les musées. Je peux ajouter que de toute façon, ça ne fera pas de mal à ma culture générale!
Situé rue Jean Jaurès, derrière la rue Boulogne sur mer (et oui, c'est un comble, faire autant de kilomètres pour retrouver les mêmes noms qu'en France !!!!!!), on trouve la maison musée Carlos Gardel.
A vrai dire, c'est un nom qui me disait vaguement quelque chose jusqu'à aujourd'hui. Mais j'ai découvert que Señor Gardel est une icône nationale, datant du début du XX. En fait, si j'ai bien tout compris, Gardel est le premier à avoir mis des paroles sur des tangos qui jusqu'à ce moment-là étaient seulement instrumentaux. Il n'utilisait pas le bandonéon (petit accordéon) mais plutôt une guitare criolla (criollo = métissage entre un espagnol et un indien). Il a tourné partout en Amérique du Sud avec ses musiciens, il a fait du cinéma aux Etats-Unis, a conquis Broadway et Paris...


La petite anecdote qui m'a fait un peu sourire, c'est que ce fameux Carlos Gardel, adulé (il y a une statue de lui à deux pas du musée et certains lui glissent une cigarette entre les doigts pour faire vivre la légende!) est français à l'origine !!! Et oui messieurs mesdames ! Il est né à Toulouse et en 1904, il a alors 2 ou 3 ans, sa mère et lui débarquent à Buenos Aires où sa mère va travailler comme repasseuse. Charles Gardes deviendra plus tard l'incontournable Carlos Gardel.
Il est mort au sommet de son art dans un accident d'avion en provenance de Bogota (Colombie) d'où il revenait de jouer. Il a été pleuré par tous les porteños. Des journaux écrivaient même à l'époque que Buenos Aires était restée étonnamment silencieuse à l'annonce de sa mort.


Il me reste maintenant à découvrir sa musique. J'ai bien écouté quelques morceaux au musée et ça a piqué ma curiosité, j'ai bien envie de la rassasier !

 
PS : n'hésitez pas à vérifier sur wikipédia les infos...juste au cas où mon cerveau de blonde aurait quelque peu fondu au soleil !!!

Buenos Aires, un "bordel" architectural !

Pour la diversité visuelle, à Buenos Aires, vous serez servi ! Aucune unité de style dans les bâtiments, pas de plan de protection du patrimoine ! Rien à cirer, on peut construire un immeuble ultra moderne à côté d'un édifice colonial, qui lui-même jouxte un bâtiment très européen du XIX !!! Les urbanistes ici auraient fort à faire, je vous le garantis. Je ne dis pas que c'est laid ou pas d'ailleurs. C'est juste tellement différent de nos quartiers anciens ou classés plutôt bien conservés, en partie du moins. Visualisez le quartier du château à Nantes, et maintenant remplacez mentalement deux ou trois édifices par des immeubles super vitrés, et puis ajoutez d'un autre côté un mur en briques...vous avez maintenant une petite idée de ce qu'on peut trouver à Buenos Aires.

avenida Corrientes

J'avoue, moi, j'adore les bâtiments qui datent de l'époque espagnole ! Ils ont un petit côté « Zorro dans son hacienda! » Et puis ils sont généralement colorés, avec des balustrades bien sculptées... mais ils perdent un peu de leur charme quand ils sont flanqués d'un immeuble de standing aux vitres réfléchissantes d'un côté et un truc en béton horrible de l'autre !


musée de la Révolution


C'est aussi ça Buenos Aires, une « légère » désorganisation architecturale !!!

Un autre petit détail qui m'interpelle ici, ce sont les églises... Il va falloir que je trouve une réponse à la question suivante : pourquoi a-t-on plutôt l'air de voir un temple grec avec des colonnes massives en façade, des toits pointus...vraiment comme un temple, alors que ce sont des églises catholiques ??? Je vais tâcher de me faire expliquer ça et je vous tiens au courant dès j'ai mon explication!
Cathédrale Metropolitana